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12 juin 2015

La petite fêlée aux allumettes

Ce que l’on trouve en quatrième de couverture*


« Pandore, au bord de la mer, c'est la plage mais c'est pas les vacances. Nake, une jeune fille déjà pas futée, pète un boulon supplémentaire à la mort de sa grand-mère. Désormais, chaque fois qu'elle craque une allumette, elle a des visions qui se révèlent être vraies ! L'inspecteur Cooper et son collègue Michou, moitié flic moitié travelo, sont sur le coup. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, Mémé Cornemuse, tout juste rescapée de ses vacances avec un serial killer, décide de s'en mêler. Faut dire qu'elle a des compétences : elle lit l'avenir dans les lignes de tricot et parle par télépathie avec Jean-Claude Van Damme. Ah c'est sûr, ça aide ! »

Alors, un petit avis sur la question ?

Mais… Qu’est-ce que je suis en train de lire ?! Je l’avoue, c’est la question qui m’a trotté en tête durant toute la lecture de « La petite fêlée aux allumettes ». Tantôt sombre, tantôt drôle à se faire dessus, j’ai changé tant et tant de fois mon avis sur la question que je me sens un peu paumée, quelques heures à peine après avoir tourné la dernière page.

Au début, le lecteur se fait un peu trimballer entre les différents personnages et leurs traits de caractères respectifs. On se demande où on va, peut-être légèrement ballotté par les vagues de la mer de Pandore. Les personnages sont tous biens différents, un peu caricaturés sur le moment, originaux pourtant. Je pense que chaque lecteur peut trouver un personnage auquel s’attacher. Que ce soit Nake, fille naïve qu’on pourrait croire stupide mais qui ne l’est pas totalement. Michou le travelo de service assez unique qui me semble bien mystérieux, même après avoir fermé le livre (je pense que, de tous, c’est bien le personnage que je préfère). Cooper, le flic de base dont on se passerait bien au début, mais qui arrive à trouver grâce à nos yeux par ses penchants déroutants (je vous laisse lire pour les découvrir, mais ça vaut le détour, croyez moi : je n’ai jamais lu ça !). Et, bien sûr, cette foldingue de Mémé Cornemuse, complètement barjot avec son JCVD et son Annie Cordy. Quand tous se rencontre, c’est un capharnaüm assez sympathique de drôlerie.

L’histoire est, avant tout, une chasse au serial killer et il faut l’avouer, il est plutôt assez unique, celui-là. (Qu’est-ce qu’ils ont foutu chez Esprit Criminel pour passer à côté d’une telle idée de génie, hein ?) Au début, on a des infos en vrac et honnêtement, je l’avoue, je n’ai pas compris où tout cela pourrait bien mener. Page après page, on commence toutefois à se voir dessiner un récit plutôt linéaire, dont toutes les actions mènent vers un point final qui, de toute évidence, sera certainement la chute du roman. (Pas totalement hein, y a assez de surprise pour que la dernière réplique soit encore un truc raisonnablement barré pour nous faire marrer). Cette partie du récit, elle n’a rien de drôle, au final. Ce qu’il se passe est moche, les choses décrites sont horribles et, avec un peu d’imagination, on peut rapidement sentir la nausée grimper. Pourtant, on n’est jamais suffisamment mal à l’aise pour abandonner. Y a ce côté louche et abracadabrant, sur le côté, qui nous tient bien accroché. 

Je n’avais encore jamais lu d’ouvrage de Nadine Monfils (bien que certains trônent fièrement dans ma bibliothèque, impatients que je daigne les lire) et j’avoue que je suis agréablement surprise. Une plume fraîche, légère et drôle pour parler de choses pas toujours rigolotes. C’est un vocabulaire simple, truffé de petites pépites belges qui m’ont fait pas mal sourire et aussi assez familier. Ce n’est pas dans ce genre de roman qu’il faut s’attendre à du lyrisme sur toutes les pages, clairement, et c’est pour ça que ça fait du bien. Ça se lit vite et sans prise de tête ! 

En résumé, « La petite fêlée aux allumettes », c’est un ouvrage bourré d’humour (non, vraiment ?) et de dérision, nappé par une couche d’horreur et de détresse. Un drôle de mélange qu’on n’a pas souvent l’habitude de rencontrer, dans un roman, je pense. Ça dépayse, ça impressionne un peu et on se pose la question de savoir si tout ça nous gêne ou non avant d’en arriver au fait que : non, on n’a pas envie de lâcher tout ça, justement. On veut savoir le dénouement, on veut comprendre, on réalise en même temps que les personnages qui se cache derrière cette folie meurtrière et c’est bien marrant, je trouve ! (Paradoxe quand tu nous tiens.) 


Alors si je devais noter ce roman ? (/5) 

 

La citation que j’ai retenue de ce livre ? 

« Dexter, c’est le Monsieur Propre d’HBO. Sauf qu’il le fait pas avec un plumeau mais avec un couteau. Il est aware. » 


PS : la prochaine critique portera sur un roman jeunesse et sera probablement postée lundi. Des idées ?

2 commentaires:

  1. Super découverte merci ! Je ne connaissais ni le roman, ni l'auteur mais tu ma bien donné envie d'en découvrir plus sur ce livre... Il faut que j'essaie de me le procurer, ça fera une bonne lecture au soleil cet été !

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    1. Oh ravie que ça te plaise, j'avoue pour l'été, c'est sympa. ;) J'espère que tu viendras me donner ton avis sur ta lecture ! Des bisous.

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